C'est le carburant "propre" le moins
cher du marché, soit +/- 70 cts d'euro le litre.
Le Superéthanol-E85 (104 RON) est compatible avec les véhicules
capables dadapter leur fonctionnement au taux
déthanol contenu dans le carburant.
L'éthanol est un alcool obtenu à partir de
végétaux et est donc une source d'énergie renouvelable.
Ses propriétés physiques en font un carburant qui peut être
utilisé dans les moteurs à combustion interne.
Au Brésil, pays précurseur dans l'utilisation
à grande échelle de l'éthanol comme carburant.
Celui ci est obtenu à partir de canne à sucre et est utilisé
pur dans les véhicules brésiliens compatibles.
En France, l'éthanol est principalement obtenu
à partir de la betterave et est utilisé sous la forme d'E85 (15%
d'essence + 85% d'éthanol).
L'E85 est aussi appeler superéthanol.
Son pouvoir calorifique inférieur (PCI) est de
21200 kJ/l contre 31800 pour l'essence.
L'essence est donc 1,5 fois plus calorifique que l'éthanol.
L'E85 a donc un pouvoir calorifique de 22790 kJ/l (15%.31800+85%.21200).
L'essence est donc 1,40 (RPCI) fois plus calorifique que l'E85.
Son rapport stoechiométrique (RS) est de 9 contre 14,6 pour l'essence.
Celui de l'E85 est donc d'environ 9,8.
Le RS de l'essence est donc 1,48 (RRS) fois plus élevé que
celui de l'E85.
Le RRS étant de 1,48, il "suffit" d'injecter
1,48 fois plus de carburant pour faire fonctionner une voiture
essence à l'E85.
Le RPCI étant très proche du RRS, la puissance du moteur n'est
pas trop modifiée.
La puissance en E85 est théoriquement légèrement supérieure d'environ 5% (RRS/RPCI-1) à quantité d'air égal.
Le pouvoir anti détonnant en E85 (indice d'octane de 105) est plus favorable que celui de l'essence.
Meilleur auto-nettoyage des chambres de combustion et des bougies.
Combustion plus complète due au RRS inférieur.
Prix à la pompe inférieur.
Moins de CO2 rejeté à l'atmosphère.
L'éthanol est plus corrosif.
Moins lubrifiant que l'essence.
Démarrages à froid plus difficiles en dessous de 10° Celsius.
Consommation supérieure due au RPCI inférieur, soit 15 à 35 % en fonction de l'état mécanique.
Dosage ou temps d'injection à réadapté (augmenter).
Pas disponible partout.
Certaines de ces caractéristiques négatives
sont avancées par les "spécialistes automobiles
auto-proclamés" pour expliquer pourquoi il ne
faut pas utiliser
d'éthanol dans une voiture conçue pour de l'essence sans plomb.
SP95 : 7,5 % déthanol
SP98 : 15 % dETBE contenant lui-même 7,5 % déthanol
SP95 E10 : 10 % déthanol
Depuis ces incorporations, les véhicules sont
bien entendus conçus pour résister à léthanol.
Réservoir, joints, durites sont adaptés et acceptent
nimporte quel pourcentage déthanol.
15 à 35 % d'essence suffisent ils pour donner
les propriétés lubrifiantes nécessaires ?
Si mon moteur supporte parfaitement l'E10 ou le SP98, supportera
t'il aussi l'E85 ?
Certains des composants peuvent être réadaptés
en conséquence.
Le risque n'est pas nul, sauf si on utilise des matériaux faits
pour bien résister à la corrosion.
Rapprocher les vidanges d'huile moteur, car le phénomène de
dillution est supérieur avec l'ethanol.
Pour la même raison, changer le filtre à carburant plus souvent.
Rien n'interdit d'utiliser un substitut du plomb pour lubrifier
les sièges de soupapes de nos anciens moteurs.
Pour des raisons économiques et le défi technique, j'utilise ce carburant.
Les réservoirs de ma Super 5 âgée de 32 ans
sont fait d'ABS plastique, excellent résistant aux effets de l'alcool.
J'ai adapté le circuit de carburant en conséquence (raccords
laiton, durite neuves, injecteurs spéciaux, etc.)
Il faut simplement s'assurer de la compatibilité chimique des matériaux avec l'éthanol.
Le moteur "C" RENAULT vu sa conception,
ne risque pas grand chose avec l'E85.
Les sièges de soupapes sont très robustes, ainsi que les
soupapes et les guides chromées.
J'utilise comme lubrifiant l'huile moteur Motul 300V Compétition
15W50, la vidange est faite tout les 5000kms.
SP98 : 8 x 1,70 = 13,60 /100 km.
E85 : 10 x 0,70 = 7,00 /100 km.
Soit une économie de 6,60 /100 km, par rapport à 13,60
/100 km, cela fait 48,5 % d'économie sur le prix du litre
au 100 km.
Ma Super 5 GT turbo est un peu particulière, et les réglages que je fais de même sur mon système d'injection aussi !
Nota bene: en SP98 j'avais réglé riche à pleine charge (AFR 12.5) avec une consommation mixte de 7,8 litres/100 kms.
Le réservoir est alimenté avec 50/50% SP98/Bioéthanol
E85.
Le potentiomètre CO est réglé à zéro.
La cartographie est prévue pour le SP98.
Moins d'encrassement à l'échappement (combustion plus complète),
Pas de cliquetis (audible),
AFR bon à pleine charge (14.5),
Odeur à l'échappement différente.
J'ai juste régler le CO par le potentiomètre
dédié pour le contrôle technique (CT).
Il était tombé à 0,31 % (norme 3,5 %) en SP98 full avec
position à zéro.
Sans réglages de la cartographie, le mélange est plus pauvre,
on roule en mode "économique".
Le réservoir est plein en bioéthanol E85, soit 100 %.
AFR pas bon, car trop pauvre (20) tout le temps,
Perte de puissance,
Augmentation de la température du moteur,
Augmentation de la température à l'échappement,
A coups, et ratées de combustion.
Sans corrections de la cartographie, pas moyen de faire fonctionner le moteur correctement.
Le facteur d'enrichissement est augmenté de 30
%.
Le potentiomètre CO est réglé à zéro.
L'avance est légèrement augmentée sur certaines zones de la
cartographie.
Après ce réglage, le résultat à la mise en route et lors des essais est très satisfaisant.
AFR est à nouveau vivant avec 12.2 en phase de démarrage et remonte à 14 à chaud,
Il y a peu de fumées visibles, et on rejette de l'eau,
AFR en charge à 12.5 avec un rendement excellent,
Pas d'à coups,
Progression à bas régime très stable,
Consommation mixte en hausse à 8.9 litres/100 kms.
Le facteur d'enrichissement peut être réduit de
5 % pour baisser la consommation.
Le but est d'atteindre un AFR entre 13 et 15 en phase de
démarrage.
Deux cartographies dans une seule eprom, avec l'injection
Fenix 1B, c'est possible !
J'ai fais l'acquisition d'un calculateur en parfait état de 1989.
Après la pose d'un support d'eprom 28 broches, il recoit un
EEPROM AT28C256 (2 x 16Ko) au lieu de l'EPROM 27C64 (1 x 8 Ko) d'origine.
On peut ainsi stocké jusqu'à 4 cartographies.
Pour les deux carburants SP95 E10 et une bioéthanol E85 j'utilise
2 cartographies différentes.
Afin de passer de l'une a l'autre, un simple
interrupteur est la solution.
Le câblage est proprement installé sur une connectique origine.
Celui-ci est intégré au centre de la planche de
bord au dernier emplacement disponible (à droite).
Le rétro éclairage du bouton sert de témoin de fonction par
led, éteint sous configuration E10, et allumé en vert sous
configuration E85.
Il faut enrichir plus pour E85, car l'AFR est
trop pauvre en pleine charge.
Le facteur d'échelle (FTECH) doit être augmenté en
conséquence pour RRS à 1,48.
La consommation ressort à 9.1 litres/100 kms, soit un augmentation de 20 % environ.
Pour le SP95E10, aucun changement à faire sur la cartographie.
Le bilan est très satisfaisant :)
Il faut rajouter une résistance de pull-up de 2.2
K sur la liaison de pin PB5/A13 du processeur vers pin 26 de l'EEPROM.
On fixe ainsi l'état logique de cette ligne, car sinon il y a
des incohérences avec coupures par le "watch dog" du
programme.
A suivre.....
Pour informations me contacter à:
Mise à jour le 08 juillet 2019